Carina Brandes: Mother’s Tongue

Kat. Kunstverein Heilbronn

Catalogue d’exposition, edité par Matthia Löbke
texte (all./ang.) de Sebastian Jaehn, Matthia Löbke
112 p avec 110 illustrations bichromic
Format 30 x 22,5 cm, broché

ISBN 978-3-86442-261-4

26,00 €

Abject / Objet / Sujet

Au centre du travail photographique de Carina Brandes (*1982) – qu’elle a présenté en 2018 au Kunstverein de Heilbronn – se trouve son corps dont elle fait – sur un mode déjà presque « cool », selon une lecture aujourd’hui fréquente – la matière de sa production artistique. Cela donne lieu à des confrontations pour ainsi dire surréalistes entre son corps et les univers d’objets les plus divers qui transforment en mystérieuses circonstances pleines de désirs latents les décors en apparence quotidiens. Dans le contexte actuel de la politique autour du genre et du corps, celui des femmes est généralement assimilé à l’horreur et au sexe, associé aux victimes de maltraitances, ou encore dégradé au rang d’objet publicitaire suscitant l’excitation. Carina Brandes y oppose sa vision non explicite dans un monde délibérément privé d’hommes, déterminée par une objectivité abjecte autant que par des moments de sensualité pleins d’humour. L’artiste, que la gymnastique artistique pratiquée depuis sa plus tendre enfance a familiarisé avec son corps en tant que moyen d’auto-formation, travaille le plus souvent seule et continue de croire à la photographie analogique. Son approche ludique et dynamisante transcende l’interaction de la sensation et de l’excitation extérieure, du sujet et de l’objet, au-delà des problématiques féministes  telles qu’elles sont formulées par Ana Mendieta, Maria Lassnig, Valie Export ou Cindy Sherman dans des prises de position déjà considérées comme classiques. Lauréate du prix Villa Romana en 2017, Carina Brandes a développé de nouveaux travaux à Florence qui ont été ajoutés à la présente publication, première revue d’envergure jamais réalisée de son œuvre.