Jürgen Naber : Stops

Texte (all./ang.) par Henriette Heidbrink
64 p avec 48 illustration en duotone
format 28 x 21 cm, broché sous cache

ISBN 978-3-86442-094-8

(épuisé)

Comment on peut faire de la photographie de paysages en passant pour ainsi dire à côté d’une chose aussi insignifiante qu’un abribus

Sans cesse, des approches artistiques se trouvent radicalement remises en question et de jeunes artistes entreprennent de mettre au panier des habitudes d’observation et des ­visions familières. Jürgen Naber, originaire de ­Cologne, travaille comme photographe de publicité. Il réalise ici son premier livre de ­photos avec ce projet « Stops » consacré aux abribus norvégiens. Le célèbre galeriste berlinois Rudolf Springer avait déclaré à Michael Schmidt en feuilletant son carton il y a des dizaines d’années :
« c’est ennuyeux, c’est bon, je prends » et lui avait ­organisé sa première exposition. On ressent la même chose avec la série « Stops » de Jürgen Naber : les abribus sont banals et donnent l’impression d’être simplement plantés là, un peu partout. Bien sûr, ils en appellent ce faisant au schéma connu et rebattu de la sérialisation, mais on peut malgré tout découvrir quelque chose d’autre en se livrant à une observation approfondie, à savoir « comment on peut faire de la photographie de paysages en passant pour ainsi dire à côté d’une chose aussi insignifiante qu’un abribus », explique Jürgen Naber. Cela implique le renversement de la pensée encyclopédique de la photographie documentaire et ouvre une solution astucieuse pour sortir du piège de la sérialisation. Sans compter que cela évite les effets paralysants de l’école refoulée dans la photographie d’art qui semble en venir de plus en plus depuis quelques années, non à agiter le pinceau, mais à visser toujours plus activement aux pixels.