Maria Brunner

Ed. Galerie Gisela Capitain,
Galerie Klaus & Elisabeth Thoman
textes (all./ang.) par Martin Prinzhorn, Elena Brugnano
130 p avec 80 illstrations en couleur, 8 en papier transparent
format 27 x 21 cm, couverture rigide en toile estampé sous jacquette

ISBN 978-3-86442-177-8

39,80 €

Triomphe de peinture

C’est des régions de pluies hivernales d’Afrique du Sud que vient la plante communément appelée amaryllis du genre Hippeastrum, très populaire en Allemagne car sa floraison est dès l’hiver promesse de printemps. Maria Brunner, née en 1962 dans la ville autrichienne de Lienz et qui vit aujourd’hui à Berlin, a consacré en 2014 un cycle entier de peintures à l’huile petit format à l’amaryllis. Cette première publication complète de ses tableaux à l’huile peints avec virtuosité des dernières années reprend aussi une série de toiles grand format de tissus flottant dans les airs peinte en 2015 et de petits dessins à feutre en papier cristal plié de 2016. Le travail de Maria Brunner a toujours été marqué par le doute profond de savoir si les choses sont telles qu’elles en ont l’air. Ses peintures à l’huile n’ont cependant rien de commun avec l’hyperréalisme d’un Franz Gertsch ou Chuck Close, de même qu’elle ne prend pas pour sujet la disparition, l’effacement ou le moment réel fugitif d’un instantané comme chez Gerhard Richter. Depuis les huiles de type collage des années 2010, elle évolue dans son interrogation du charme de surface vers la représentation d’un objet unique. Si on peut encore en dire pour les collages que le cœur n’a pas de genou, le nez n’est pas non plus un concombre ni un biscuit, les tableaux d’amaryllis ou les tissus flottants font penser : mais qu’est-ce que cela nous rappelle donc ? Plusieurs facteurs se jouent ici du spectateur : les œuvres de Maria Brunner visent au bouleversement dans la peinture du détail, elles tirent parti de sa connaissance du clair-obscur à l’arrière-plan et le propulsent sur le devant de la scène avec l’effet contraire, le sfumato, sans jamais laisser sa chance à l’hyperréalisme. Cela peut paraître audacieux, mais c’est ici un réalisme magique flambant neuf qui fait son entrée !